Midnight Diner : Tokyo Stories est une adaptation du manga La Cantine de Minuitde Yaro Abe. Le principe est le même que celui du manga : chaque épisode est l’occasion de découvrir un personnage associé à un plat.
De nouvelles histoires
Pour ceux qui connaissent déjà le manga, il ne s’agit pas d’une simple adaptation car les histoires racontées dans la série sont originales, tout comme les plats. On y découvre de nouveaux personnages, tout aussi touchants. On se surprend à sourire ou à pleurer malgré la durée très courte (à peine une demi-heure) des épisodes, tant le ton est juste.
Une plongée dans le Tokyo nocturne
Le générique contribue à créer cette ambiance feutrée, capable de générer tant d’émotions. Si les premières images décrivent Tokyo telle qu’on l’imagine, animée, grouillante, survoltée, la ruelle, à l’écart, apparaît loin du tumulte, empreinte de douceur.
J’ai gardé un très bon souvenir de mon séjour au Japon, un souvenir ému.
En revanche, en matière de cuisine, si les plats ont enchanté mes yeux et mon palais, les desserts, eux, m’ont considérablement déçue. Ils rivalisaient de beauté, d’originalité dans leur forme, mais, pour mon palais d’enfant, ils avaient tous le même goût, celui de la pâte de haricots rouges. A la fin, moi qui aime tellement les gâteaux, je n’essayais même plus d’en prendre.
Un mélange de pancake et de macaron à la nippone
Puis, j’ai regardé le film de Naomi Kawase, et ai eu envie de redécouvrir cette spécialité que sont les dorayaki. Ce sont deux petites galettes, grandes comme des pancakes, qui protègent un coeur d’anko (la fameuse pâte de haricots rouges).
La cuisine : une histoire d’amour avant tout
Sentaro tient une échoppe où il fabrique ces fameuses pâtisseries japonaises que les jeunes mangent avec délice après leurs cours. Il essaie de maintenir sa boutique à flots malgré les exigences de sa propriétaire qui n’hésite pas à profiter de sa situation précaire et difficile pour lui imposer son neveu, des mensualités toujours plus importantes et qui rechigne à lui faire crédit ou à accepter les idées novatrices de son locataire, au profit des siennes extravagantes.
Un jour, une vieille femme, Wakana, lui propose son aide, notamment pour la pâte de haricots rouges que Sentaro ne confectionne pas. Elle ne veut pas de salaire, elle veut juste travailler. Devant son insistance, Sentaro finit par accepter. Wakana lui montre alors, avec patience, l’art de cuire les haricots rouges, pendant de longues heures. Ils demandent beaucoup d’attention et d’amour. Les dorayaki de Sentaro et de Wakana connaissent un vrai succès et la boutique devient connue, incontournable.
Un goût amer?
Le bonheur ne dure jamais. Sous la pression de la propriétaire, Sentaro doit se séparer de Wakana. En effet, ses doigts déformés, son âge, son lieu de résidence sont autant d’indices qui montrent que Wakana est une victime de la lèpre.
L’histoire reste loin des happy ends hollywoodiens, pourtant, elle n’est pas vraiment triste, -même si on peut verser sa petite larme – car il s’agit avant tout d’un hymne à la vie, à l’espoir, aux rencontres qui comptent, à tous ces moments qui transforment la vie de ceux qui savent ou sont prêts à les saisir.
L’image que je retiendrai du film est la dernière, celle de Sentaro, derrière son stand ambulant, souriant.
The Lunchbox est un film réalisé par Ritesh Batra en 2013.
Dépaysement garanti
Ce film vous plonge dans l’ambiance incroyable des déjeuners en Inde ohm des milliers de lunchboxes sont distribuées par coursiers aux employés des entreprises de Bombay. En voyant les rues, les places grouillant de porteurs, apportant à chacun son déjeuner, on se demande comment ils parviennent à retrouver le propriétaire de chaque boîte. Quel miracle qu’aucune ne se perdent!
L’impensable arriva pourtant : un homme reçut un déjeuner qui ne lui était pas destiné. Et le repas qu’il mangea alors fut une telle délectation qu’il se mit à la recherche de la préparatrice.
Vous devinez la suite aisément…
Loin des standards américains
Pas de happy end hollywoodiens, mais une belle histoire et réflexion sur nos choix de vie et notre libre-arbitre dans une société très codifiée et hiérarchisée.
C’est un film qui se savoure à plusieurs niveaux, à la manière des plats indiens qui se révèlent en bouche, sans équivoque puis avec subtilité et délicatesse.